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Bulletin janvier 2015

Hommage
En juin dernier est advenu le décès d’Enrico Castelnuovo. Un demi-siècle de recherches et de publications de ce grand historien d’art ont marqué et marquent encore profondément notre discipline. Sur le plan de la méthode, il a montré tout le profit à tirer de la confrontation des diverses traces écrites ou figurées laissées par les œuvres aujourd’hui disparues. Il a surtout élargi considérablement les points de vue habituels sur l’art, en mettant en avant l’importance de la mise en contexte (la commande, la réception des œuvres) et de la géographie artistique (la frontière, les centres de création et leurs périphéries, les échanges). La place de la région alpine dans l’ensemble de la production artistique de la péninsule italienne à la fin de la période médiévale, a été réévaluée grâce à lui.
Avignon lui doit beaucoup. C’est Enrico Castelnuovo qui a véritablement révélé la personnalité de Matteo Giovannetti dans toute son originalité de peintre novateur, mettant au service de ses commanditaires (le pape, les cardinaux, les prélats de passage à la cour pontificale) non seulement son habileté technique, mais les ressources de son intelligence des lieux (utilisant l’architecture réelle pour ses recherches sur le traitement de l’espace pictural) et de sa connaissance intime, puisqu’il est prêtre, du message à illustrer (renforcé par la mise en correspondance de certaines scènes, indépendamment du fil chronologique du récit).
Coup sur coup, les projecteurs s’étaient braqués sur Avignon, avec les parutions de L’École d’Avignon de Michel Laclotte (1960), Les peintures murales du sud-est de la France de Marguerite Roques (1961), La cour pontificale d’Avignon, étude d’une société par Bernard Guillemain (1962). Par son grand livre sur Matteo, publié la même année 1962, et par une série d’articles commencée en 1959, le Professeur Castelnuovo a consolidé le changement de regard de la communauté scientifique toute entière sur l’Avignon du XIVe siècle : auparavant tenue pour négligeable dans le domaine des arts plastiques (son rôle dans la naissance de l’humanisme était connu des spécialistes italiens mais passé sous silence par les français eux-mêmes), la ville a repris grâce à lui son rang de capitale. Nous devons lui en être infiniment reconnaissants.
Enrico Castelnuovo avait tenu à offrir à la bibliothèque du Centre naissant dont lui avait parlé son ami Michel Laclotte, un des derniers exemplaires qu’il lui restait de son ouvrage Un pittore italiano alla corte di Avignone. Matteo Giovanetti e la pittura in Provenza nel secolo XIV (Einaudi 1962). La seconde édition de ce livre (Einaudi 1991), revue et augmentée, comporte de nouvelles illustrations : ce sont celles prises lors des campagnes photographiques des peintures murales de la région PACA menées par le Centre. Celui-ci a ensuite participé à la relecture de la traduction française de ce livre, publiée par Gérard Montfort, sous le titre Un peintre italien à la cour d’Avignon, en 1996.
C’est dire la peine que nous cause cette disparition, celle de l’historien d’art érudit et curieux de tout que nous admirerons longtemps encore, celle de l’homme discret, plein de bienveillance et d’humour, que nous gardons dans notre cœur. M.-C. L.
Nous mettrons prochainement en ligne sur le site du Centre la liste des publications d’Enrico Castelnuovo possédées par le Centre et qui sont à votre disposition à la bibliothèque.

Vie de l’association

Vous trouverez ci-après le bulletin qui vous permettra de renouveler votre adhésion pour 2015. Nous vous remercions de votre fidélité.

L’année 2014 s’est achevée par la projection des photos de notre dernier voyage (peintures médiévales des Alpes-Maritimes, 2-5 juin) prises et montées par Gérard Guyot.


Pour cette année, le projet de voyage en Ligurie, qui aurait prolongé par le versant italien les visites effectuées l’an dernier, s’est avéré difficile à mettre au point, d’autant que des glissements de terrain, dus aux intempéries de cet automne, ont aggravé les conditions de circulation dans les vallées.

Notre voyage de 2015 nous conduira donc en Bourgogne, du 1er au 4 juin, sous la conduite de Marie-Gabrielle Caffin, chercheur en peinture murale, depuis longtemps adhérente du Centre et présidente de l’association PACoB (Patrimoine, Ambiances et Couleurs de Bourgogne). Nous logerons à Beaune et visiterons, outre cette ville, les œuvres médiévales de Tournus, Savigny-les- Beaune, Chambolle-Musigny, Châteauneuf-en-Auxois, Dijon et Berzé-la-Ville. La circulaire en donnant les détails vous sera prochainement adressée.

De même vous sera bientôt envoyée la convocation à notre assemblée générale, qui aura lieu le 21 mars après-midi (l’heure sera précisée ultérieurement).
D’autres activités sont en préparation, desquelles vous serez informés en temps utile.

Dans la mesure de ses moyens, le Centre continue à participer à l’accroissement de la bibliothèque, désormais commune au centre et au musée. Outre quelques achats, nous avons reçu en 2014 des dons, desquels nous remercions Myriam Galland, Jacques de Grasset, Ilona Hans- Collas, Sophie Kovalevsky, Marthe Laloge, Marie-Claude Léonelli, Nathalie Lorang. Nous vous rappelons que les ouvrages, revues, brochures, plaquettes qui seraient "en trop" dans vos bibliothèques, sont les bienvenus pour enrichir notre fonds.

Expositions

Le 8e centenaire de la naissance du futur Louis IX a donné lieu à diverses manifestations.

À Paris, la très belle exposition Saint Louis organisée par le Centre des Monuments Nationaux à la Conciergerie, a fermé ses portes le 11 janvier. Reste l’excellent catalogue, sous la direction de Pierre-Yves Le Pogam.
À Angers, l’exposition Saint Louis, roi de France en Anjou, initialement prévue pour se terminer le 25 de ce mois, est prolongée jusqu’au 1er mars.
Toutes deux présentent des œuvres du XIIIe siècle, certaines très prestigieuses, ainsi que des témoignages de la reconstruction du personnage à travers les siècles.
À Paris, à l’occasion d’un autre centenaire, celui de la naissance en 1814 d’un grand connaisseur et restaurateur de l’architecture médiévale, est présentée jusqu’au 9 mars l’exposition Viollet-le-Duc, les visions d’un architecte.
 Cité de l’architecture et du patrimoine, 1 place du Trocadéro, Paris 16e, tous les jours sauf mardi, de 11 à 19h. Catalogue sous la direction de Jean-Michel Léniaud, aux éditions Norma, 240 pages, 38€.

À Paris encore, Voyager au Moyen Âge montre 160 témoignages matériels des déplacements effectués alors, quels qu’en soient la durée et la distance (de la mariée quittant la maison de son père au chevalier partant en croisade, du marchand au pélerin) : bateaux ou charrettes, cartes, meubles pliants, papiers et récits de voyages... Musée de Cluny, nouvelle présentation dans le frigidarium des thermes antiques. Tous les jours sauf mardi de 9h15 à 17h45, jusqu’au 23 février. Gratuit le premier dimanche du mois. Catalogue, 176 pages, 35€.
À Francfort-sur-le-Main, les 150 œuvres exposées sous le titre Fantastische Welten permettent de faire plus ample connaissance avec Albrecht Altdorfer et d’autres peintres, graveurs et sculpteurs de langue allemande des environs de 1500.
Städel Museum, jusqu’au 8 février ; tous les jours sauf lundi de 10 à 18h.
À Bâle, des dessins de Dürer et son temps sortent de l’ombre des graveurs actifs à Nuremberg au début du XVIe siècle.
Kunstmuseum, jusqu’au 1<sup>er</sup>février.

Conférences
À Paris, le 25 janvier, dans le cadre des 12ème Journées de l’histoire de l’Europe et du Salon européen du livre d’Histoire, quatre conférences ont trait à l’art médiéval :
à 10h, L’architecture religieuse du Moyen Age occidental, par Etienne Hamon ;

à 12h, La représentation du divin dans l’art médiéval occidental, par François Boespflug ;

à 14h30, La représentation du divin dans l’art chrétien d’Orient, par Jannic Durand ;

à 16h30, L’art juif en Europe, par Dominique Jarrassé.
Lieu : Centre Malesherbes-Sorbonne, 108 bd Malesherbes, Paris 17°. Inscriptions (entrée payante) sur le site association-des-historiens.com

À Paris, le 27 janvier, neuf historiens de grande renommée rendront hommage à Jacques Le Goff, professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales disparu en avril dernier. La plupart d’entre vous ont lu ses ouvrages, l’ont entendu à la radio ou vu à la télévision. Il a renouvelé la vision du Moyen Age, en faisant appel à la longue durée, à l’histoire des mentalités, à l’anthropologie historique.
Lieu : Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterand, petit auditorium, de 9h30 à
18h30 ; entrée libre.


À Avignon le 14 février, la Société des Amis du Palais des Papes organise une conférence sur l’apport d’Enrico Castelnuovo à l’histoire de l’art, donnée par Véronique Rouchon qui fut son élève. Palais des congrès à 14h30 ; entrée libre.
N’oubliez pas d’aller de temps à autre
sur notre site internet qui est tout à fait à jour.
Pour ce faire, vous avez le choix entre plusieurs méthodes :
1°) Soit vous tapez l’adresse du site : http://peinturemedievale.fr
2°) Soit vous tapez dans la barre de Google ces mots-clés : cidrppa avignon ou bien : peinture medievale avignon.